Identité & identification par l’ADN

Identité & identification par l’ADN

Enjeux sociaux des usages non médicaux des analyses génétiques

Colloque international de clôture du projet ANR Fichiers et témoins génétiques. Généalogie, enjeux sociaux, circulation (FITEGE) coordonné par Joëlle Vailly

Comité scientifique / Comité d’organisation : Pascal Beauvais (Pr Université Paris Nanterre, CDPC), Florence Bellivier (Pr Université Paris Nanterre, CDPC/CRNST), Elisabeth Fortis (Pr Université Paris Nanterre, CDPC), Gaëlle Krikorian (post-doctorante Inserm, Iris), Christine Noiville (DR CNRS, CRNST), Florence Paterson (IGR ARMINES, CSI), Vololona Rabeharisoa (Pr PSL MINES ParisTech, CSI), Joëlle Vailly (DR CNRS, Iris).

 

Si la grande majorité des études en sciences sociales dans le domaine de la génétique sont relatives à la santé, ce colloque s’en distingue par le fait qu’il concerne les usages non médicaux de l’ADN. Ceux-ci se développent depuis une vingtaine d’années, dans des domaines aussi divers que les enquêtes policières et judiciaires, les demandes de regroupement familial en cas de migration, les recherches en parenté ou l’identification de victimes. L’identification des personnes par rapprochement d’ADN a conduit notamment à la constitution de vastes fichiers dits d’empreintes génétiques qui se développent dans de nombreux pays. En outre, de nouvelles approches visent à établir des corrélations entre d’une part des séquences d’ADN, d’autre part l’origine géographique et/ou des traits caractéristiques de l’apparence physique des personnes. C’est dire qu’au-delà de l’identification des personnes, leur identité même peut se trouver influencée par ces approches qui sont au cœur des biopolitiques contemporaines.

Plus généralement, les diverses techniques qui visent à l’identification des personnes agissent sur leur identité sociale. Certaines de ces techniques suscitent des débats moraux et politiques, voire des controverses, alors que d’autres n’en provoquent pas ou peu. Dans certains cas, l’ADN semble apporter des solutions à certains problèmes sociaux, alors que dans d’autres, il interroge de nouveau. Dans tous les cas, ces pratiques posent à nouveaux frais des questions classiques des sciences sociales. Elles contribuent en effet à reconfigurer un ensemble de frontières, ou pour paraphraser Ian Hacking, de « nœuds » sociaux, autrement dit de tensions résultant de tendances contradictoires : entre régimes de vérité et incertitudes, entre sécurité et liberté, entre identification et catégorisation des populations, entre souveraineté nationale et échanges internationaux.

 

Programme de la conférence

 

Entrée libre sans inscription.

Les présentations seront faites en français ou en anglais. Une traduction simultanée sera assurée.

 

contact : iris@ehess.fr

Date : jeudi 11 et vendredi 12 octobre 2018, 9h-17h

Lieu : EHESS, Amphithéâtre Furet, 105 bd Raspail, 75006 Paris