Valeur financière et vérité. Enquête d’anthropologie politique sur l’évaluation des entreprises cotées en bourse, un livre de Horacio Ortiz

L’industrie financière a pris une place prépondérante dans l’économie globale depuis une trentaine d’années. Au nom du dogme de l’efficience des marchés, elle détermine la valeur des entreprises cotées en bourse à l’aide d’une méthodologie standardisée d’inspiration néolibérale cautionnée par la réglementation financière. La valeur des entreprises aurait ainsi une « vérité » établie par les experts de la finance, faisant de ces derniers les arbitres de la distribution des ressources monétaires à l’échelle mondiale et, partant, de la justice sociale.

L’auteur, anthropologue, s’est immergé dans le monde de la finance pendant plusieurs années, travaillant comme analyste au sein d’entreprises financières à Paris et à New York. Son regard sur les pratiques et les vécus quotidiens des brokers, traders et autres gérants de fonds – qu’il restitue parfois crûment – montre à quel point la « vérité de la valeur » qu’ils énoncent pose en réalité problème. Loin des utopies libérales auxquelles elle se réfère, elle est le produit d’injonctions et de procédures multiples et contradictoires, suivies par des personnes qui travaillent dans des relations de concurrence et de complémentarité, à la fois entre elles et entre les entreprises qui les emploient.

À travers l’exemple de la finance, une réflexion critique sur les processus de création des hiérarchies globales contemporaines.

2014 – Les Presses de Sciences Po